4 Février 1946 - Je relève la section de Bretin, en poste à 2 Km N d’Hoc Mon, sous des hévéas – Campement agréable, bien que les alertes y soient assez fréquentes- Mission absurde de garde d’un parc de véhicules autos, en fort mauvais état et où l’E.M. de Saigon ne se décide pas a envoyer des spécialistes pour récupérer le matériel qui peut encore l’être -
5 Février 1946 - Opération de nettoyage, en liaison avec des unités du 21e, à 15 Km N.O d’Hoc Mon – Accrochage sérieux à partir de 10 h 00 - Explosions de dépôts de munitions dissimulés dans des meules de paille – Nombreux V.M tués et prisonniers – Retour au cours de l’après midi : en arrivant à Hoc Mon, nous apprenons qu’une des compagnies (celle de Cuchi) qui a participé avec nous à cette opération, a été sitôt après notre départ, très sérieusement attaquée par plus de 300 rebelles et n’a pu se dégager qu’au prix de sévères pertes -
6 Février 1946 - Passage du colonel du 1er chasseurs dont le régiment débarque du « Pasteur aujourd’hui et qui doit nous relever demain – A 18 h00, je vois débarquer une section du génie, débarquée d’hier, qui doit me relever immédiatement, et assurer la garde du poste 24 ou 48 h, jusqu’à l’arrivée des chasseurs - Rentrée à Hoc Mon dans la nuit – Adieux au Cdt de Bollardière et au colonel Delteil – Décidément la région reste peu sûre : à minuit, convoi d’un détachement du commando en renfort pour dégager une jeep, attaquée sur la route de Cuchi – Plusieurs blessés graves dont un capitaine - Les attaques de véhicules isolés sont toujours fréquentes, même à proximité de Saigon : le colonel Dessert, Cdt le 6e RIC, vient d’être tué à Gia Dinh dans des circonstances analogues -
7 Février 1946 - Transport du commando, dans la matinée, sur Gia Dinh, où se regroupe tout le commando léger – Installation sommaire dans des compartiments chinois – Satisfaction de se retrouver dans des quartiers animés – Je suis désigné pour commander le 1er commando, en remplacement de mon grand ancien Chenel, appelé au Cambodge (le prince Monireth, 1er ministre, ancien officier de légion, s’entoure de légionnaires) – Passage des consignes dans l’après midi – adieux au 4e commando –
8 Février 1946 - Le 2e C.L doit monter d’abord sur Paksé, siège de l’E.M des forces du Laos – Déplacement en camions par Loc Nuih ; [ ], Kratié, Stung Treng – Réunion au P.C du commandant, bien pessimiste sur les possibilités de son service auto – Descente à Saigon, dans l’après midi, avec le capitaine Deschaintres -
9 Février 1946 - Départ des 2e, 3e et 4e Cdos ; le mien, le 5e et les armes lourdes restent ici, faute de camions – Pourtant il débarque actuellement beaucoup de matériel auto et les unités stationnées à Saigon utilisent leurs camions sans ménagement – Mais le 5e RIC, sans colonel (les affaires courantes sont expédiées depuis 4 mois par le Cdt Gobillot), aux unités très dispersées : Laos – Cambodge – Cochinchine – Sud Annam, est mal défendu dans cette lutte où ceux qui ne réclament rien auprès de l’E.M n’obtiennent rien -
10 Février 1946 - A Saigon, dans l’après midi, pots divers : revu le S/L Alcouffe, revenant du Laos, De Cassagnac (muté à Siem Réap), le capitaine Beaudenon -
12 Février 1946 - Départ une nouvelle fois repoussée : le capitaine de Chassey (le rat palmiste) se défend assez mal – Séjour paisible à Saigon – Piscine –