Biographie militaire
Saint Cyrien de la promotion 1939-1940 « Amitié franco-britannique, un des plus jeunes, sinon le plus jeune de sa promotion puisqu’il venait d’avoir 18 ans lorsqu’il entra à l’Ecole, Robert G. est sorti six mois plus tard 153ème sur 580, dans l’Infanterie Coloniale, d’abord au Camp de Souge puis à Fréjus. Admis à Aix en Provence en Novembre 1940 pour y parfaire sa formation, il est peu après nommé officier et affecté en Indochine début 1941.
Il vit là-bas, loin de la Métropole, la difficile existence des garnisons lointaines alors que la France est occupée et que les premières troupes des français libres reprennent le combat contre les forces de l’Axe. Jusqu’en 1945, il sert successivement aux 4ème et 3ème Régiments de Tirailleurs Tonkinois, puis au 9ème Régiment d’Infanterie Coloniale au Tonkin, et enfin en Chine. Il est grièvement blessé. A peine rétabli, il rejoint le 5ème R.I.C en formation à Ceylan. Il débarque en Décembre 1945 à Saïgon avec le Corps Léger d’Intervention, première troupes à reprendre pied en Indochine. Jusqu’en Février 1946, il combat le Viet-Minh en Cochinchine. Déjà sa valeur et son courage lui ont valu deux élogieuses citations à l’ordre de l’Armée (20 Août 1945) et de la Division (17 Février 1946).
En Août 1946, il est rapatrié après cinq années ininterrompues en Extrême-Orient.
Nommé Capitaine à vingt-six ans, Robert G. demande à repartir après quelques mois passés en Métropole. En Juin 1947, il est affecté au 21ème R.I.C dont il commande la deuxième compagnie. Cette unité occupe le poste de Dong Dang sur la RC4. Là, face à un adversaire entreprenant et agressif, il fait preuve d’un dynamisme, d’une audace et d’une clairvoyance peu communs, organisant son quartier, neutralisant le Viet-Minh et rassurant les populations terrorisés. Il ramène la sécurité, la confiance ; en un mot, il pacifie. Il est cité à l’Ordre du Corps d’Armée (1947) puis à l’ordre de l’Armée. Déjà, on le note comme « officier d’élite animé des plus belles qualités guerrières ». Sa bravoure exemplaire et souriante, ses magnifiques qualités d’entraîneur d’hommes sont relevées encore une fois. Il est nommé Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur en 1948. Il a vingt-sept ans… Sa réussite dans un secteur réputé difficile et important en fait un exemple pour tous.
En 1950, il rentre en Métropole. Il sert au 3ème R.I.C. Mais peu après se porte volontaire pour le Bataillon destiné à partir combattre en Corée, au sein de l’Armée des Nations-Unis. Il ne reverra pas la France… Il choisit cette mission comme un devoir sacré de défense des Hommes contre l’oppression.
Son tempérament charismatique le pousse à choisir la Compagnie Coréenne affectée au Bataillon Français en complément de ses effectifs. Il faut d’abord l’instruire aux méthodes de combat de leurs compagnons d’armes français avant de l’engager. Fin Janvier 1951 c’est chose faite et l’unité s’intègre parfaitement dans le dispositif.
Le 1er Février 1951, il s’élance à la contre-attaque à Twin-Tunnels et rétablit la situation.
A Chipyong-Ni c’est la gare tenue par la Compagnie Coréenne qui résiste à toutes les attaques. Son Capitaine Robert G. maintient calmement sa troupe et sa position. Sa septième citation à l’Ordre du Corps d’Armée mentionne sa « classe exceptionnelle » qui lui permet de forcer l’ennemi à se replier sous peine d’être détruit ; c’est bien là un habile tacticien qui sait admirablement exploiter la situation en évitant les pertes. Il est là, toujours, aux combats de la côte 1037, à Putchaetul, à Bloody Hill ; il s’y distingue par son audace, son calme, son rayonnement.
Après la bataille d’Inje, son unité fusionne avec la 2ème compagnie dont il prend le commandement. Il reçoit une huitième citation à l’Ordre de l’Armée pour avoir conduit une patrouille audacieuse, forçant l’ennemi à se dévoiler et lui causant de lourdes pertes. Il se distingue en débordant les forces nord-coréennes qui bloquaient l’avance du 187ème Airborne US. Toujours cette science du terrain et de l’ennemi et, partant, cet art de la manœuvre qui sont l’essence même des grands chefs Militaires.
Le 26 Septembre 1951, il vient d’avoir trente ans et venait d’être proposé à titre exceptionnel pour le grade de Chef de Bataillon. Mais c’est avec la mort qu’il a rendez-vous ce jour là…